Asilah

Amal Tazi

Les relations afro-européennes sont l'honneur à la 29e édition du Moussem culturel international d'Asilah (23 juillet-19 août), qui confirme ainsi sa vocation de lieu d'échanges et de dialogues, à en juger par son programme riche en activités culturelles et artistiques où l'Afrique occupe une place de choix.
L'édition de cette prestigieuse rencontre internationale, dont l'ouverture officielle aura lieu vendredi, coïncide avec le début de la 21e session de l'Université d'été Al-Mouatamid Ibn Abbad, qui se propose de débattre des préoccupations, particularités et du devenir du continent africain.

Au registre des invités, la liste est truffée de célébrités du monde de la culture, des lettres, des arts, de l'université et des médias, aux côtés de personnages qui ont longtemps tenu le devant de la scène internationale.
L'Université Al-Mouatamid Ibn Abbad sera, à n'en point douter, le moment fort du Moussem, une manifestation qui se fait un point d'honneur à demeurer fermement fidèle à sa réputation de carrefour d'échanges et de débats entre décideurs, leaders d'opinion et autres férus du savoir et de la volonté de bien faire. La Fondation Forum d'Assilah, initiatrice de cette manifestation, aura cette année à gérer la présence de quelque 500 participants, qui convergeront des quatre coins du monde, avec le souci majeur de livrer leur façon de voir les problèmes du monde et les remèdes à appliquer à ses maux, notamment dans le cadre du colloque sur "l'Afrique et l'Europe : les défis des uns et les obligations des autres".

Le débat gagnerait en intérêt si les Africains et les Européens décident de passer outre les considérations étriquées et de se mettre à débattre des liens qui unissent et des visions qui séparent les deux continents mais surtout de ces problèmes aux énormes racines sur lesquels butent les timides tentatives d'instaurer des relations saines entre les vastes espaces qui s'étendent de part et d'autre du Détroit de Gibraltar, jusqu'aux confins des deux pôles de la planète. La richesse de la culture arabe va cette fois-ci, encore, briller de ses feux tranquilles et sereins à travers un débat au sein d'un colloque consacré à "l'élite intellectuelle et la pensée salafiste dans le monde arabe" (14-17 août).

Il y aura également une bonne place pour la réflexion sur les torrents de musique qui jaillissent de toute part et déferlent sur des régions très loin de leurs sources. Du 8 au 13 août, le programme de l'Université prévoit, en effet, une "première conférence sur la musique dans le monde musulman" et, en parallèle, des concerts de musique soufie.
Comme par le passé, des rythmes du monde animeront les soirées du Moussem d'Assilah puisque le public aura à suivre, aux heures fraîches du soir qui succèdent aux journées caniculaires d'août, les prestations de groupes venus de très loin avec la conviction de chacun de surclasser les autres, dans une émulation en symbiose avec l'esprit de ce festival dont l'ambition première est d'initier un brassage des cultures.
La musique a ceci de particulier, qu'elle ne fait cas ni des couleurs ni des mentalités quand elle rassemble ceux qui la pratiquent. Et à Assilah, elle réunira des groupes venant, outre du Maroc, du Burkina-Faso, du Ghana, de l'Inde, du Pakistan, d'Italie, d'Autriche, d'Espagne, de Syrie et du Portugal.
 
Au coin des arts plastiques, les habitués du Moussem auront à admirer les fresques murales occasionnelles en se rendant aux diverses expositions, dédiées notamment à l'art africain contemporain, aux jeunes artistes maghrébins et aux dessins des enfants.
Les âmes poétiques et littéraires ne seront pas en reste. Au contraire, elles auront à fêter l'un des leurs, avec l'attribution du 8-ème "Prix Tchicaya U'Tamsi pour la poésie africaine", distinction instaurée à la mémoire du grand poète et dramaturge congolais du même nom.

Amal Tazi
Al Bayan - Maroc

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