Voilà, perdu le passé
Où est-il le présent ?
Dans la course, dépassé
Aux vampires des présents.

Voilà, dans le tournant
L'attente ensevelie
Portant mal ses ans
Du regard il me suit.

Voilà, dans le tourbillon
L'espoir envolé
Plus de cendrillon
Il ne s'est pas affolé.

Voilà, en droite ligne, marcher
Il ne cherche pas à changer
A la mort il s'est arraché
Plus rien ne peut le déranger.

Portant un autre âge
Cheveux, déjà blancs
D'un proche village
Sans but et sans plan.

Portant, tant de pages
Cour tout saignant
De l'ancienne cage
Il garde un pan.

Suant, les yeux ouverts
Il a fouillé bien des terres
Trop tard, il a découvert
Que tout était sous serre.

Regardant, cour en main,
Il revit ses cris, sans fins
Le calvaire, infâme train
Le broie tel un brin.

Voilà, inutile, il se retrouve
Rides au front, il les prouve
Les blessures, il les couve
Dans la rue, loups et louves.

Chancelant, il suit sa voie
Saignant du doigt
Croyant, il garde sa voix
Dans l'écoute, il se noie

Sortant du noir, qui l'aurait crut
Dans ses pensées, perdu
Sous la pluie, mal vêtu
Grelottant, il était pieds nus.

Main plongée, je l'ai vu
Dans la poubelle, reconnu
Un bout de pain mordu
Sur son chemin, revenu.
Oh ! Dieu, à vous nos prières
Pourquoi tant de barrières ?
Lequel pourra être fier
En parlant de lumière ?

Oh ! Dieu, à vous nos prières
Pourquoi cette misère ?
Entre les hommes que frontières
L'existence devient civière.

Oh ! Dieu à vous nos prières
Parlotte en bandoulière
Trop d'allés, triste soupière
L'espoir mis en fourrière

Oh ! Dieu, à vous nos prières
Se voulant, ils polluent la rivière
Cour de bois, cour de pierre
Ils interdissent la lisière.

Alger le 20/10/2006

Le dessous d'une paix

Vacarmes et trépas
Sans charme il est là.
Grand lit pour mensonges
Plus de nid, point de songe.

Plaines et forêts sans soins
Feux aux quatre coins.
Que d'aurores en moins !
Le bétail est sans foin.

Bouches vides, lèvres sèches
Dans l'aride point de brèche.
Sources et rivières à secs
Le ciel dans un long break.

Perdant le sens de l'amour
L'homme appel au secours.
Volcans et mers, ensemble
Révoltée, la terre tremble.

Dieu, n'étant point sourd
Dans la foi l'ultime concours
Dieu, seigneur éternel
Saura protègera ses fidèles.

Alger le 30/10/2006

Les souvenirs retracent toujours un vécu et par voie de conséquence ne meurent pas. Il ne suffit que d'un petit recule en arrière pour que tout reprenne forme et vie et c'est ce que je vais tenter de traduire.
Un souvenir peut à la fois, faire en nous naître la satisfaction d'avoir accomplit ce que nous pensions être une bonne chose mais aussi peut nous plonger dans le monde des remords lorsque les buts ne sont pas ceux qu'ils auraient dû être.

Pour peu que nous prenions la peine d'entreprendre l'analyse nécessaire, nous trouverions bien dans les souvenirs 'le meilleur enseignant'.

Marchand des rêves

Fin prêt pour le vernissage
Sur les murs, les adages
Sonorisation dans les bagages.

Imprenable, par dressage
Deux lignes, pour le passage
A chaque côté, des images.

Impénétrable, par fixage
Portant le même plumage
Aux deux bouts le dosage

Inaccessible, trop de blocages
Encore humide, le vernissage
Faux sourires en étalage.

Dans l'air l'histoire du veuvage
Sur terre, dictant le libertinage
Gravement, il me dévisage.

C'était, à Laghouat, ville des sages
Avec ses rues sans bitumage
Et quartiers sans éclairage.
Coin oublié, fief du chômage.
Son sous sol, livré au bradage
La misère fait un carnage.

C'était à Laghouat, ville sans barrage
Ligne droite, point de virage
Histoire pure, sans cadrage.
Coin délaissé, triste paysage
Sécheresse sous emballage
Tout, rappelle le vieil âge.

C'était à Laghouat, nid de la culture
Ville de la bravoure sans bavure
Son abandon, profonde blessure.
Coin sans coing, tradition pure
Son passé, une belle armature
Malgré telle conjoncture.

C'était
Début d'été
J'y étais
Tout hébété

Sur leur dos trop d'amendes
Auditoire sur commande
Pourquoi tout ce monde ?
Dans leur cour une seule chose
Cueillir à temps la rose
Pour s'assurer la belle pose.
Je regardais pour garder
Le tout placardé
Sur les murs lézardés.
Non loin, des vérités
Sous mes yeux, une réalité
Regards, le reste est limité.

Il compte
Je conte
Son décompte
Dans mon conte.

Soleil de plomb, tout passe
Les uns arrivent de la chasse
Les autres en rond se placent.
Vent de sable, bravées
La fatigue n'ayant rien achevé
Vers le parc, les yeux rivés.

La curiosité recentrée
Bousculade à l'entrée
L'orchestre faisait sa rentrée.
La salle était bien pleine
Attendant rois et reines
Elle se donnait trop de peines.

A l'heure, sans retard
Voitures de luxe et cars
Arrivaient en fanfare.
Applaudissements de partout
Fusent alors les youyous
Permission aux longs cous.

Descente assurée, bien encadrée
Quelques pas nous séparaient
Gare à celui, qui osait s'aventurer.

Sur la scène, tout fier
Emblème en bandoulière
Debout, comme pour la prière.
Oubliant ses douleurs
Pour essuyer les horreurs
Il annonça les couleurs :

Le blanc à l'assaut des oreilles
Le vert, enfin se réveille
Point de guêpes que d'abeilles.

Je lutterai contre l'insécurité
Je combattrai la précarité.
En un mot, la solidarité
Au programme, la fierté.

Je lutterai contre l'exclusion
A l'honneur, je fais allusion
Plus de folie, plus de dérision.

Dans les taudis, point de vie
La construction à l'infini.
Je planterai le bonheur, ici
Tout évoluera, vous aussi.
Il n'y aura, plus de chômeur
A chacun droit et honneur.
Un toit contre les malheurs
De l'avenir vous n'aurez plus peur.

Sur la justice, je veillerai
L'injustice, je combattrai
Vos conseils, me guideraient
Faits et gestes, je divulguerai.
La paix, je l'installerai
Le pardon, je le dicterai
Plus d'aventure, j'ordonnerai
A vous, la clé, je la confierai.

Deux heures se sont écoulées
Sur les mots il s'est défoulé.
Promesses déroulées
Le tapis fut enroulé.

La foule se dispersa
Ici, il ne repassera pas
Sur la scène s'installa
La nuit des cobras.

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http://www.poetasdelmundo.com/verInfo_arabe.asp?ID=2302

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