Germain Nouveau

Germain NouveauPendant qu'hésite encor ton pas sur la prairie,
Le pays s'est de ciel houleux enveloppé
Tu cèdes, l'œil levé vers la nuagerie,
A ce doux midi blême et plein d'osier coupe.

Nous avons tant suivi le mur de mousse grise
Qu'à la fin, à nos flancs qu'une douleur emplit,
Non moins bon que ton sein, tiède comme l'église,
Ce fossé s'est ouvert aussi sûr que le lit.

Dédoublement sans fin d'un typique fantôme,
Que l'or de ta prunelle était peuplé de rois!
Est-ce moi qui riais à travers ce royaume?
Je tenais la martyre, ayant ses bras en croix.

Le fleuve au loin, le ciel en deuil, l'eau de tes lèvres,
Immense trilogie amère aux cœurs noyés,
Un goût m'est revenu de nos plus forts genièvres,
Lorsque ta joue a lui, près des yeux dévoyés!
Et pourtant, oh ! pourtant, des seins de l'innocente
Et de nos doigts, sonnant, vers notre rêve éclos

Sur le ventre gentil comme un tambour qui chante,
Dianes aux désirs, et charger aux sanglots,
De ton attifement de boucles et de ganses,
Vieux Bébé, de tes cils essuyés simplement,
Et de vos piétés, et de vos manigances

Qui m'auraient bien pu rendre aussi chien que l'amant,
Il ne devait rester qu'une ironie immonde,
Une langueur des yeux détournés sans effort.
Quel bras, impitoyable aux Échappés du monde,
Te pousse à l'Est, pendant que je me sauve au Nord!

Read More: