Khaled NAJAR
Traduits pas Yves Mézières


Poème

je me suis dit je pars
Jusqu’à voire l’or
de la mer

et je fus à la mer
et j’ai vu l’or
de mon enfance

Poème
Pour Lorand Gaspar

Comme si c’était les oiseaux
ou bien Apollinaire sur un balcon en Italie
ô lampe tu illumines les songes d’une fille
de onze ans
toi chantée par Tagore
tu n’as plus de pays
pour éclairer ses champs

Poème
la nuit file comme l’eau
Des marées
et revient
la nuit ombre rose
des profondeurs

Poème
été
donne-moi
des mers des papillons

été
donne-moi l’ombre
des puits
et une étoile

Poème
l’hiver
on cherche
le feu du foyer

et dans le sommeil
des demeures on ouvre les fenêtres
qui deviennent vertes
avant l’aube

Poème

j’ai aimé les timbres
et confondais la pluie
sur la mer
et sur les vitres
des fenêtres

Poème
je chantai pour la mer
les anges des ruisseaux
le mardi
et j’aimai les fourmis
d’Eugenio Mentale

Poème
silence du mercredi
le cri d’un oiseau
un homme dans l’observatoire de Malek chah
à Ispahan
a écouté

Poème
O ! le petit nuage du jardin la nuit
O ! L’archipel des Sporades
et les eaux heureuses
du Nord

Poème
et je voyais les escargots
apparaîtrent de la terre
et les anges traversaient les portes
avec les nuages

Poème
ce n’était pas le vent
derrière la fenêtre
c’était un steamer italien de la fin
du 19 ° siècle

 

Poème
ce ne sont pas des poissons
ni la bague de Soliman qui brillait
à midi
ce n’était pas les chèvres des
montagnes
ce n’était pas la ferronnerie du port
de Douvres
sous le ciel gris d’Angleterre
ni les vaisseaux de
Macédoine
ni le chant du rossignol dans les monts
de Saorge
c’était le mouvement infime
d’une aile de papillon dans
le sommeil

DESIR

je me suis dit je partirai
voir les jardins de la mer
ses abeilles
ses papillons

je me suis dit je partirai aussi
voir l’église de Canterbury
dans le crépuscule britannique
et tourner dans ces coins sombres
et contempler ses vitres
et toucher la pierre
qu’a touché Milton

et partir
à Athènes, Smyrne, Alexandrie
Carthagène
au printemps
toucher leurs pierres
entre mer et mimosa

Poème
les hommes ont des demeures
des patios
ils ont des roses dans leurs
nuits
gardiennes de leur silence
les hommes ont des chevaux
des poissons
et des fenêtres

FIN

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