Said Essani

trent ans dejà
et je me sentais encore un enfant
un enfant sur son cheval blanc
qui courtisait avec l 'assiduité d une hypothèse
la rectitude du malaise
silencieux au point d en etre muet
tu trainais le trottin des jours passés
dieu un faucon à l' oeil ténébreux
t observe à des milles et milles mètres de la foi
avec ta cargaison de versets insolents
ton absurde timidité d 'arrogant
tes fous caprices dignes d 'un tyran
qui n excelle qu en injures et en questions
te langue flasque et contamineé
que tu ne sais plus est ce d' amour ou de cruauté

trent ans dejà
et l 'ongoisse comme un chat
griffe ma mémoire de vieux rat
alors que je reste en dèlire
mes souvenirs tels des navires
se mettaient discrètement à fuir

trent ans dejà
et je suis si élégant
que celle quej aime
en me voyant venir
ne trouvais rien de plus amusnt
que d éclater en rire
ah!comme j aime et déteste le regard qui m attire

trent ans dejà
et pour moi rien n est plus delicat
qu un coeur mort qui bat
trent ans de pertes
de cauchemars et de reves ingrats
endossant à brule peau
ta rhétorique de renégat
qui parfois
et loin de tout entetement
dont le mulet est innocent
répand en toi doucement
la splendeur d' un bonheur fuyant

trent ans
et autant de défaites
mais tu es encore si maladroit
que tu ne trouve rien à faire de tes dix doigts
sinon de tracer élégamment
avec des cigarettes malfaites
les limites de ton propre désert

trent ans dejà
et tu commence à flairer
avec rage l odeur d un malheur
qui comble le paysage
je vous préviens
seul le silence est digne de mon cortège

trent ans dejà
et j 'ai encore besoin
de quelqu 'un qui me tient fortement dans ses bras
qui m' aide à faire mes premiers pas
à ce moment là
et seulement à ce moment là
je trouverai la sublime joie
d éclater en rire au nez d' un monde
que je ne comprend pas
                                        
                                                      


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