Mazouz Djamel

Dans ma solitude

Quand la nuit
Fatiguée d’errance
Arrive
En silence
Sur mes rives
De sommeil
Mon cœur s’ouvre à elle
Et cherche ses frontières

Toute la nuit je veille
Une nuit de veille
Esseulé avec les ombres

Qui se jettent sur moi
Qui me prennent  dans leurs bras
Elles semblent avec les pierres
Les seules à me reconnaître

Ainsi fuit mes heures
Sans m’apporter de bonheur
Jusqu’à ce que l’aube
Rassemble toutes ses forces
Pour réveiller  le soleil

Ce soir mon amour
 
Je viens marcher sur le bord de tes rêves
Ce soir je t'emporte dans les pays d'Orient

Mon désir devient ton unique amphore
Sculpture précieuse dans le jade et l'opale

Tu dénoues délicieusement mon sarong
Sur la muraille tu es mon dernier Samouraï

Je suis ton épouse lune de cornaline
Jusqu'au subtil et dernier ressac

Ma liberté

Comment ne pas t’aimer ?
Ce cœur qui soudain
Prend les ailes
D’un papillon 
Auréolé d’argent
Et vient dans ton ciel
Ces yeux pleins d’étincelles
Rivés sur tes rives
Cherchant vraiment à entendre
Que tu arrives

Souvent dans l’obscur
Quand un vent d’ouest
Murmure
Et me fait tourner la tête
Il y a tempête en moi
Je crois…
Je m’oublie
Dans l’ortie des pluies
Et je te cherche
Comme un fou
Dans un conte de légende
Que j’ai écrit hier pour nous
Quand tu étais de ce monde
Peu a peu mon cœur se serrait
Et je pleurais
Comme un enfant
A qui manque une mère
Oh, nous aurions tant à nous dire
Si tu étais encore là !!!!!!!

L’orphelin

Orphelin Orphée
Or félin, Or fait l'Un

Etre sans re-pères
L'on regarde ailleurs, plus loin
Toujours
Jusqu'à trouver un jour ses pères en soi

Artiste en re-création du lien perdu
Libre d'inventer ses racines

J’ai traversé ta nuit

Sur la pointe de tes mots
Accablé de chaleur
Jusqu’au bord du matin….

Les livres nouveaux nés
Me rejoindront demain
Le blues chuchoté
Navrant et inaudible
Tu me dis d’oublier ?

Le café est bien frais
Je vais me réveiller
Pour toi, le noctambule,
L’aube est ton oreiller

Rebondir au fond d'un regard

Comme en prise directe
sur l'indicible humeur
mon poème escalade
tous les gradins du coeur
Et je prendrai coutume
dans la vasque des mots
d'incendier chaque automne
sous tes arbres, en huis-clos

Autodafé liquide
Profusion dramaturge
quand la joie funambule
titube et nous fustige
Et j'en voudrais au temps
à sa moiteur, ses flammes
s'il nous roulait vraiment
dans la fange des larmes

On apprend à flotter, où ?
Sur l'eau des émotions !

On sourit en apnée, où ?
Dans le puits des questions !

Longtemps
Beaucoup trop longtemps
avant de replonger
au fond d'un vrai regard."

Un gout de violon

J’ai comme un goût de violon dans la bouche.
L’entendez-vous ?
Il vient de si loin,
Il s’est épuisé à traverser les temps, les orages, les absences, les déraisons, les
abandons,
Il s’est épuisé à traverser les cassures, les brisures, les déserts, les solitudes, les
abattements,
Il s’épuise encore à traverser les exaltations, les passions, les espoirs.
Il a tout traversé, et il surnage, et il survit, et il s’essouffle.
L’entendez-vous sous les cendres ?
L’entendez-vous sous les feuilles qui tombent des arbres dans les aurores
automnales ?
L’entendez-vous sous les mots qui s’échappent encore de moi ?
Dites-moi que vous l’entendez, ce violon.
Dites-le-moi, je vous en prie…
Je ne suis pas une âme calleuse qui cherche l’absolution au fond des abbayes.
Je suis une âme perdue qui hante et erre, la nuit sous la lune opalescente
Et qui pleure, mais pas encore assez sans doute
Et qui prie, mais pas encore assez je crois…
Je ne suis qu’une âme torturée et vacillante
Dans la tremblance des soirs sans nom

Le poème

Le poème est un chant pur,
Il est dit sans effet et sans effort
Accordé à la voix et au souffle
Il laisse passer
Sans rien exiger.
Il est comme une pièce d’or
Que l'on ignorait pouvoir trouver dans une ornière
Il s'adresse au cosmos
Et à chaque fibre d'un autre humain
Un poème ne bavarde pas
Et ne superpose des images
Comme on empile des livres sur une table Le poème est un chant pur,
Il est dit sans effet et sans effort
Accordé à la voix et au souffle
Il laisse passer
Sans rien exiger.
Il est comme une pièce d’or
Que l'on ignorait pouvoir trouver dans une ornière
Il s'adresse au cosmos
Et à chaque fibre d'un autre humain
Un poème ne bavarde pas
Et ne superpose des images
Comme on empile des livres sur une table
Le poème est un chant pur,

Le Livre

 Au centre d'une bibliothèque
Dans la lueur d'une chandelle
Un livre palpitait tel un coeur
Les pages tournaient seules
Au fil des heures
Les mots bougeaient
Dans une danse effrénée
S'effaçaient,
Apparaissaient si vite
Que même l'oeil exercé
Ne pouvait les décrypter

Il s’écria,
Qu'est-ce que ceci?
Qui s'inscrit et disparaît ?
" Le Livre de Vie" répondit-elle
Il appartient à l'Infini
Il en est l'âme essentielle !
Puis
Elle pointa le bras au ciel
Et il tomba désemparé
Dans le sommeil.

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