Firas Sulaiman

Traduit par: Emmanuelle de Contet

C’est moi qui ai lavé la selle de ton cheval
Par mes boucles
Je m’isolerai pour pleurer
Au seuil du hennissement
En attendant que tu reviennes

Avec l’écharpe noire que tu as oubliée
J’essaie t’attacher le vent
Avec ton écharpe mouillée par mes larmes
Je te fais signe
Moi la meurtrie tombée dans le désert
Autour de mon cou naquit un nuage
Comme ta main
Doucement
Elle m’attira au sein de ma mère

Les mêmes anges qui m’ont aidé à nettoyer les lentilles
Ont secoué mes habits
De la poussière de ton cheval
Puisque tu aimes la ?????? ( handoubaa ?)
J’irai aux confins de la terre
Loin…loin
Dans ma main un couteau
Et sur mon visage
Les griffures du vent

Avec une bouche ensanglantée, pour t’avoir si appelée
Je te chante
Et avec un cœur ensanglanté je chasse les oiseaux
Des empreintes de tes pieds

Ton oncle acheta sept agneaux, ils grandirent, furent tués et toi tu 
n’est toujours pas là. Ma sœur fut enlevée par l’étrange berger. Ma 
mère est sur son lit de mort, la sagesse de mon grand père ne lui a 
servi à rien. L’oiseau multicolore de ta sœur n’est plus. La  petite 
radio bleue est en panne. Et toi tu n’es toujours pas là. Il n’y a 
plus de bois. Mes mains sont meurtries de chercher de l’eau. Deux 
rides sont visibles sur mon front. Beaucoup de choses se sont passées 
et toi tu n’es toujours pas là ! l’hiver est rude cette année. Les 
bêtes sont malades. Nos tentes sont fragiles. Je n’ai plus envie de 
l’anneau pour mes pieds. Je renonce à tous les cadeaux de la ville. 
Seulement, dans la capitale folle, où ils sont tous occupés à partir, 
viens sur la pointe des pieds, essuies mes larmes avec ta paume 
puissante. Embrasse mon front. Je veux mourir dans la joie.


 

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