Un vent d’harmonie souffle sur le Languedoc-Roussillon : du 16 au 23 juillet, la ville de Lodève accueille la quatorzième édition des «Voix de la Méditerranée», un festival qui décline la poésie sous toutes ses formes dans un esprit d’échange et de fraternité.
Les «Voix de la Méditerranée» est un «festival public», comme se plaît à le désigner son directeur Frank Loyat : un festival ouvert au plus grand nombre, afin que chacun, tout âges et milieux confondus, puisse goûter à la poésie et un festival « en phase avec le monde » – tant du point de vue de l’actualité que des nouvelles tendances artistiques. Créé en 1998 et désormais placé sous le double patronage de l’UNESCO et de l’Institut du Monde Arabe, le festival se définit par une triple entrée: la poésie, les voix, la Méditerranée.

La poésie… dans tous ses états
Pour dissiper l’image de genre «aride ou trop sérieux», encore trop souvent associée à la poésie, les «Voix de la Méditerranée» déclinent un éventail large et varié d’activités : lectures en terrasse de café, sur des chaises longues, les pieds dans l’eau ou à bord de bouées sur les berges de la Soulondre ; ateliers pédagogiques, projections de films, débats, spectacles, concerts, déambulations, dédicaces de poètes invités ou dégustation de vin en poésie… Chaque jour un «marché des métiers d’art» ainsi qu’«un marché de la poésie» réunissant une centaine de maisons d’édition et revues seront également ouverts au public.

Les voix… au diapason du printemps arabe
Ces «Voix de la Méditerranée», ce sont celles de poètes, de slameurs, de comédiens, de marionnettistes, de chanteurs, de performeurs et de conteurs qui, huit jours durant, se relaieront pour célébrer la poésie. Résonneront donc celles des «méditerranéennes», poétesses invitées, qui, lors de la soirée d’ouverture, rendront hommage à Andrée Chédid, disparue l’an passé ; celle du poète portugais Fernando Arrabal, invité d’honneur et ancien membre du groupe surréaliste dont l’œuvre sera l’objet d’une rétrospective en présence de Michel Houellebecq, du photographe Julien Clergue et du poète italien Antonio Bertoli. Enfin, il y aura celles des Têtes Raides, «groupe phare du réalisme poétique» selon Frank Loyat, ou encore celle de la chanteuse anglo-égyptienne Natacha Atlas. En cette année 2011, ces voix multiples prolongeront l’écho de celles qui, au cours de ces derniers mois, se sont élevées dans le monde arabe. Parrainée par le poète syrien iconoclaste Adonis, cette quatorzième édition célèbrera les révolutions du «printemps» au travers d’une «soirée Tahrir» en faveur de la paix, d’une table ronde menée par la revue Mouvement ou encore de lectures de l’œuvre du poète tunisien engagé Maouar Smadah.

La Méditerranée pour cadre
«La Méditerranée est une bouche», dit le texte fondateur du festival : «Entre lèvres et commissures monte le chant d’une Babel éblouissante./Entre ses rives se prononce le meilleur comme le pire./La Méditerranée dit le multiple et l’unité.» Solidement ancré depuis quatorze ans dans la petite commune de Lodève, le festival se veut à l’image de l’arrière-pays montpelliérain qui l’accueille : une région conviviale et paisible riche de ses cultures et langues diverses. Dans Lodève - que l’on traverse de part en part en «cinq minutes à pied» - , les «Voix» investiront donc chaque ruelle, chaque place, chaque pont et chaque jardin, répartissant leurs activités dans une vingtaine de lieux, dont certains insolites comme le lavoir ou le four à pain de la commune.

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